QUELQUES LETTRES DU PÈRE PAUL, DE MOLL
Par amour pour Jésus.
Très chère Sœur en J.-C.,
Je vous remercie de tout cœur de vos souhaits de nouvel an,
il m'ont été très agréables. Je vous souhaite pareillement
une bonne et heureuse nouvelle année, une année d'amour,
d'amour ardent, qui embrase votre cœur nuit et jour, un
amour dont l'intensité adoucit toute souffrance, supprime
la douleur, rend insensible à tout opprobre ; un amour
de calice amer, débordant d'amertume d'un côté, et d'amour
de l'autre.
Comment vous enseignerai-je la voie de l'amour envers
Dieu ? Je ne puis vous l'indiquer que par les
amertumes. Si vous voulez l'amour de Dieu, ne fuyez pas les
amertumes de l'opprobre, de la souffrance, ni le mépris ou
l'abandon de vos meilleurs amis.
L'amour pour Dieu existe dans tous les cœurs, mais il est
souvent embarrassé, terni, sans splendeur aux yeux de Dieu.
Les amertumes et les souffrances le purifient, le
ratissent, le polissent et le rendent beau et agréable aux
yeux de Dieu, d'autant plus beau que les amertumes et les
souffrances sont plus nombreuses.
Jamais ange ni même la Vierge Marie n'ont pleinement
compris l'amour infini de Dieu pour l'homme. Quant les plus
grands saints considéraient cet amour infini sans parvenir
à le comprendre, ils disaient que l'amour de Dieu pour
l'homme est folie. Que ne pouvez-vous donc espérer ?
Cherchez et vous trouverez le Dieu d'amour.
Loué soit Jésus-Christ.
Par amour pour Jésus.
Sœur en J.-C.,
Je me prosterne devant l'amour infini de Jésus, implorant
un océan d'amour pour Dieu. Je suis triste, Dieu seul avec
son amour peut me consoler.
La crainte de ne pas parvenir au Ciel, vous devez la
considérer comme suggérée par le diable. Vous vous plaignez
de ce que personne ne vous parle de l'amour de Dieu, et
même vous oseriez presque vous plaindre de ce que je ne
vous écris pas de l'amour de Jésus.
Peu de personnes ont eu le grand bonheur d'être instruites,
comme vous, dans l'amour de Jésus. Vous êtes semblable à
ceux qui ont fait leurs études pour devenir prêtre, avocat
ou médecin : ils en savent assez pour suivre leur
carrière. Ainsi, je vous ai enseigné de l'amour de Dieu ce
qu'il faut, pour progresser sans cesse dans l'amour.
Le diable fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous
détourner de l'amour de Jésus. Marie, mère du bel amour,
vous défendra, tous les saints vous aideront, et je prierai
pour vous, afin que vous restiez toujours une enfant
d'amour et que vous fassiez beaucoup de progrès dans
l'amour de Jésus.
Par amour de Jésus.
Votre humble serviteur.
D. P.
Par amour pour Jésus.
Très chère pénitente !
Ô amour ! ô amour infini de Jésus ! ô excès
d'amour ! Quand pourrai-je Vous aimer assez, quand ma
volonté sera-t-elle embrasée d'amour pour Vous, ô océan
sans bornes d'amour ? Quand tous mes désirs seront-ils
des désirs d'amour, afin de pouvoir Vous aimer et ne plus
rien aimer que Vous et Vous seul, ô mon Dieu, ô amour
infini ? Je chercherai jusqu'à ce que je Vous trouve
je frapperai jusqu'à ce que Vous m'ouvriez, je prierai
jusqu'à ce que Vous me donniez un amour ardent, et que Vous
étouffiez en moi tout autre sentiment.
L'amour surpasse incomparablement, en valeur et en beauté,
toute satisfaction. Dieu, de sa nature, est l'amour infini,
et c'est de cet amour infini qu'Il aime tant l'homme.
Pour comprendre, ou du moins se faire une idée de son amour
infini, pensez à ses perfections infinies. Si vous voulez
avoir une idée de amour avec lequel Il aime l'homme, voyez
de quel amour Dieu aime Marie : Il a tant donné à
Marie qu'elle est appelée Mère du bel amour.
Ce grand amour lui revenait, comme Mère de Dieu. Marie
étant notre véritable Mère, comment Dieu pourrait-il tant
aimer notre Mère sans aimer ses enfants ? Si Dieu
réservait uniquement cet ardent et grand amour à Marie,
notre Mère, cet amour ne lui serait pas pleinement
agréable, parce que Marie, comme Mère, ne serait pas
heureuse de voir que ses enfants n'ont pas leur part de ce
vrai bonheur. Que désire une mère, sinon de voir ses
enfants partager son bonheur ? Pourrions-nous aimer
une mère sans aimer en même temps ses bons enfants ?
Dieu Lui-même, l'Amour infini, ne l'a pas pensé non plus,
car voyez quel incompréhensible amour Il porte aux enfants
de Marie !
N'est-ce pas pour les enfants de Marie que Jésus a tant
souffert ? C'était pour prouver son amour pour les
enfants de Marie. Jésus n'a pas souffert pour Marie, car
jamais elle ne fut coupable aux yeux de Dieu : elle
n'a jamais eu de compte à rendre ; mais, par le péché,
ses enfants se sont rendus coupables devant Dieu, et c'est
afin de satisfaire pour le péché que Jésus est venu. Mais
Jésus à fait beaucoup plus qu'il n'était nécessaire ;
tout ce qu'il a souffert de plus, Il l'endura par amour
pour l'homme, pour lui prouver son amour.
Toutes les fois que vous voyez un Crucifix, vous pouvez
dire : Ô excès d'amour ! Chaque fois que Jésus
flagellé vous revient à la pensée, vous pouvez dire :
Ô amour ! ô amour infini ! Quand vous voyez Jésus
portant la croix, vous pouvez dire : Ô excès d'amour
infini de Jésus ! Dieu a tant donné d'amour à Marie,
qu'avec raison elle est appelée Mère du bel amour, et tous
les enfants de Marie sont également enfants du bel amour,
et ceux qui ne le sont pas ont repoussé ce droit par le
péché. Ce droit perdu peut être restitué par les mérites
infinis de Jésus, mérites qu'il nous a acquis dans son
amour pour nous.
Quand donc vous voyez Jésus dans sa Passion, vous le voyez
en même temps dans son excès d'amour. Contemplez souvent
Jésus endurant les outrages, les humiliations, les
moqueries, les railleries, et dites : Ô amour ! ô
amour infini de Jésus ! Quand vous pensez au
Très-Saint Sacrement, quand vous recevez Jésus, ou lorsque
vous faites des communions spirituelles, ou quand vous
adorez Jésus, vous pouvez dire : Ô amour infini de
Jésus !
Ayez l'ardent désir d'être une enfant de l'amour de Jésus.
L'amour pour Jésus est un grand trésor sans pareil.
Je vous souhaite une bonne et heureuse année, une année
d'amour, afin que, vous aussi, vous soyez une enfant du bel
amour, comme votre Mère Marie est la Mère du bel amour.
Par amour de Jésus.
Par amour pour Jésus.
Très chère Sœur en J.-C.,
Ô amour ! ô amour infini de mon Dieu, je Vous donne
mon cœur à Vous seul, non pas une fois, mais
continuellement jusque dans l'éternité, et avec autant
d'amour que jamais personne ne le fit.
N'avez-vous pas vu mon Bien-Aimé ? Oui, je l'ai vu
méprisé, humilié, conspué par la lie du peuple. On lui
crachait à la figure, on le souffletait. Tandis qu'Il
endurait tout cela, je n'entendis qu'une voix, ou plusieurs
voix, crier ou chanter : Ô amour ! ô amour
infini ! ô amour ! ô amour infini !
Ainsi seront méprisés tous ceux qui suivront Jésus dans son
amour. Je m'étonne que vous vous attristiez lorsque l'on
vous méprise : je vous ai dit que le calice qui
déborde d'amour déborde aussi d'amertumes.
Réjouissez-vous quand votre calice déborde d'amertume, car
c'est alors que vous ressemblez à votre Bien-Aimé Jésus.
Peut-il y avoir un bonheur plus grand que de ressembler à
Jésus, dans les amertumes comme en amour ? Faites
votre devoir, cherchez à plaire à Jésus et laissez dire le
monde.
Je prierai et demanderai pour vous de l'amour pour Dieu.
Dites donc avec moi : Ô amour ! ô amour infini de
Dieu, que vous êtes beau, que vous êtes agréable !
etc.
Mes compliments à H..., je la recommande dans l'océan
infini de l'amour de Dieu, océan dont nous ne voyons pas de
bornes, ni en longueur, ni en largeur, ni en profondeur,
toujours et partout amour et amour infini ! Ô
Jésus ! donnez-moi un cœur pour Vous aimer, donnez-moi
un cœur embrasé d'amour pour Vous aimer toujours de plus en
plus
Par amour de Jésus
Par amour au Sacré-Cœur de
Jésus.
Très chère pénitente,
Ô amour ! ô excès d'amour de Jésus ! je Vous
donne mon cœur à Vous seul, non pas une fois, mais
toujours, jusque dans l'éternité ; et avec autant
d'amour que jamais personne ne l'a fait. L'excès d'amour de
Dieu n'est pas compris dans les perfections infinies de
Dieu, mais cet amour se trouve partout où c'est possible.
Il se trouve dans les âmes du Purgatoire, il est sur la
terre. Je ne puis dire que, sur la terre, il soit moins
éclatant qu'au Purgatoire, car pouvons-nous voir cet amour
plus clairement qu'au Saint Sacrement de l'amour infini,
que dans la Passion de Jésus ?
Jésus s'est laissé flageller si horriblement, à en devenir
méconnaissable. Jésus, si beau, le voilà maintenant si
défiguré par le sang et les blessures, qu'on ne pouvait
plus le reconnaître qu'à son amour ; à ceux qui ne
connaissaient pas son amour, Il était devenu complètement
méconnaissable.
Au Purgatoire, son amour infini est connu, bien que les
âmes n'en soient pas pleinement rassasiés ; mais, au
Ciel, elles en seront éternellement rassasiées :
l'amour les rassasiera d'une manière
incompréhensible ; les âmes y voient la grandeur
infinie de Dieu ; sans cesse, elles voient et
reçoivent de continuelles effluves d'amour, semblables à
des torrents d'un océan sans bornes d'amour.
La grandeur de Dieu est incompréhensible, et c'est comme
s'Il n'était grand et puissant que pour montrer son amour,
accorder de l'amour et recevoir l'amour de l'homme, afin de
s'unir toujours à l'homme par l'amour.
Qu'est le Saint Sacrement d'amour, sinon une union d'amour
de Dieu avec l'homme ? C'est pourquoi j'encourage tous
les enfants d'amour à la constante habitude de la communion
spirituelle et des soupirs d'amour : ils nous unissent
également à Dieu par l'amour, beaucoup moins, il est vrai,
que la communion réelle ; mais elles servent encore à
recevoir Jésus avec d'autant plus d'amour dans la Sainte
Communion.
Je désire vivement que cet amour puisse être connu des
cœurs de tous les hommes, afin qu'ils soient embrasés
d'amour pour Dieu. L'incompréhensible et ardent amour de
Dieu remplit continuellement l'homme pour régner dans son
cœur ; mais les péchés mortels refoulent sans cesse
cet amour ; ainsi que Dieu Lui-même le dit : Je
ne veux pas la mort des pécheurs, mais qu'ils vivent afin
de pouvoir les aimer, d'être uni à eux par l'amour.
Ceux qui sont en état de grâce, mais ne connaissent pas son
amour, Dieu les aime d'un incompréhensible d'amour, parce
que Dieu aime tout ce qui est bon ; mais nous ne
comprendrons jamais l'amour que Dieu porte à ses enfants
d'amour, et combien il désire s'unir à eux par l'amour.
C'est à cause de cet amour pour l'homme que Jésus à voulu
souffrir avec grande patience, les outrages, les mépris, la
douleur. Avec quelle satisfaction ne pouvons-nous souffrir,
quel ne peut être notre désir de souffrir, pour montrer
notre amour à Jésus, pour nous unir à l'amour de
Jésus !
S'il vous est donné de prendre part à l'amour de Jésus,
prenez donc aussi part à sa douloureuse Passion ; si
Jésus vient souvent vous consoler avec son doux amour,
prenez également et avec joie votre part de pitié pour
Jésus dans son excès de souffrance, ainsi que le firent les
femmes éplorées.
Comment peut-on contempler Jésus dans l'excès de sa
souffrance par amour de l'homme sans en être touché et
dire : Je veux donner mon amour à Jésus !
Je vous recommande encore la dévotion au Sacré-Cœur de
Jésus. Ô Sacré-Cœur de Jésus ! ô Sacré-Cœur de
Jésus ! océan d'amour !
Je ne sais pas encore si l'amour pour Jésus me fera partir
d'ici (1). Je demanderai pour vous de l'amour de Jésus.
Par amour du Sacré-Cœur de Jésus je suis votre humble
serviteur de Jésus.
D. Paul, relig.
(1) Lettre adressée par le Rév. Père vers la fin de son séjour à Steenbrugge.
Pour amour pour Jésus.
Sœur en J.-C.,
Écriez-vous et répétez mille fois : Ô amour ! ô
amour infini de Dieu pour l'homme ! car Dieu est
l'amour infini, et c'est à l'homme seul qu'Il a donné un
cœur d'amour pour aimer Dieu et en être aimé. C'est
pourquoi nous devons avoir tous les hommes en haute
estime : s'ils ne sont pas encore enfants d'amour ils
peuvent le devenir.
Cela m'oblige à donner un pressant avertissement à tous les
enfants d'amour : soyez prudents, car chacun n'est pas
encore enfant d'amour, et chacun ne comprend pas ce qu'est
un enfant d'amour.
C'est pourquoi on fera l'impossible pour empêcher les
enfants d'amour d'aller où ils peuvent se nourrir d'amour.
Hélas ! si l'on connaissait l'amour de Dieu, on ne
contrecarrerait pas. Il est de mon devoir de crier :
N'allez pas à tel et tel endroit, car l'amour y est en
péril. Aidez-moi à nourrir les enfants d'amour ; s'ils
disent ou font quelques chose qui vous contrarie, passez
outre et dites : Qu'importe ! c'est un enfant
d'amour.
Par amour de Jésus, je suis,
D. Paul, relig.
Par amour pour Jésus.
Très chère Sœur en J.-C.,
Ô amour ! ô amour infini de mon Dieu ! ô amour
sans commencement ni fin, que vous êtes grand, que vous
êtes doux, que vous êtes agréable !
Ô amour de mon Dieu. Vous êtes grand, parce que vous êtes
infini, Vous êtes doux, parce que quiconque Vous a goutté
est affamé d'amour : plus on en a, plus on en désire,
toujours de plus en plus embrasé d'amour, jamais rassasié
d'amour, car plus on en goûte, plus il est doux ; plus
il est doux, plus est vif le désir de l'amour, de l'amour
ardent pour Dieu.
L'amour est agréable, car du moment qu'on le connaît, on ne
peut plus guère aimer que l'amour de Dieu. C'est pourquoi
Saint Augustin a dit : Seigneur Dieu, si je vous avais
connu plus tôt, je vous aurais aimé plus tôt.
L'amour est tellement agréable, que quiconque connaît
l'amour de Dieu ne peut plus guère aimer que cet agréable
amour. Pourquoi ne serait-il pas agréable au cœur de
l'homme, tandis que Dieu Lui-même a dit : JE SERAI
TOUT POUR VOUS, c'est-à-dire tout bien, tout bien que nous
pouvons nous imaginer, comme toute douceur, tout
agrément ; être intimement uni à Dieu, union qui
produit toute beauté, tout agrément.
Un fils ne se réjouit-il pas des richesses d'un bon
père ? Qu'il est agréable à un enfant de jouir avec
son père de ses grandes richesses ! Quelles sont les
richesses de Dieu ? Ce sont ses perfections infinies,
c'est d'être aimé d'un amour infini et de pouvoir aimer.
Ainsi donc, quand vous avez de l'amour pour Dieu, vous
pouvez vous en estimer heureuse, suivant le degré de votre
amour pour Dieu, et, dans ce cas, vous pouvez considérer
comme néant toutes autres choses ; telles que les
richesses et plaisirs, la persécution et les souffrances,
les outrages et les mépris ; et tout souffrir, parce
qu'alors vous avez l'occasion de témoigner votre amour à
Jésus.
Il est facile de montrer son amour à Jésus dans la
prospérité et le bonheur, mais témoigner un bel amour dans
les amertumes... Il n'en est pas de vous comme de beaucoup
d'autres, qui paraissent avoir beaucoup d'amour aussi
longtemps que tout réussit à souhait, mais dont tout amour
s'éclipse au temps de l'adversité.
Du moment que l'homme connaît Dieu, sa première action est
de L'aimer, de Lui donner de l'amour, et ce besoin d'aimer
est d'autant plus grand qu'il connaît mieux son Dieu.
Jamais on ne connaîtra bien Dieu aussi longtemps que l'on
s'attache aux hommes et au monde ; nous ne pouvons
nous y attacher que pour autant qu'ils nous mènent à la
connaissance et à l'amour de Dieu.
Si Adam n'avait pas péché, l'amour serait le seul désir de
l'homme ; mais les péchés ont diminué et obscurci chez
l'homme son désir d'amour pour Dieu. Nous pouvons raviver
ce désir par la prière, l'ardente et pressante prière, par
le détachement, par une vie parfaite ; et en arriver
ainsi à un ardent amour pour Dieu.
Ainsi, ne vous découragez jamais s'il vous en coûte tant
pour avoir un peu d'amour pour Dieu, car un soupir vaut
plus que tout ce que procure le monde.
Par amour de Jésus.
Par amour pour Jésus.
Très chère Sœur en J.-C.,
Par amour pour Vous, Jésus, je Vous demande, je Vous prie
et Vous supplie de m'inspirer ce que je dois écrire ;
faites-moi connaître Votre sainte volonté. Ô amour ! ô
amour infini ! je Vous donne mon cœur à Vous seul, non
pas une fois, mais continuellement et jusque dans
l'éternité. Nous ne pourrons jamais proclamer ni admirer
dignement l'infinie bonté de Dieu. Dieu est infiniment
grand et Il a un incompréhensible amour pour l'homme
misérable si enclin au mal et si antipathique à Dieu. Qu'un
homme, le plus grand ennemi de Dieu, vraiment contrit,
demande son pardon à Dieu en se confessant, et l'amour de
Dieu est si grand qu'aussitôt Il se donne, âme, corps et
Divinité, et Dieu veut aimer cet homme, l'aimer toujours de
plus en plus, si misérable soit-il, pourvu qu'il ne soit
pas en état de péché mortel ; Dieu l'aime d'un
incompréhensible amour.
Comment peut-on mépriser ou ne pas aimer quelqu'un que Dieu
aime si tendrement, si paternellement ? Quel grand
crime de faire du mal à quelqu'un que Dieu aime tant !
Pourquoi y a-t-il au Ciel plus de joie pour un pécheur qui
fait pénitence que pour quatre-vingt-dix-neuf justes ?
Parce qu'au Ciel on voit la joie que procure au Cœur de
l'amour infini de Dieu le fait de pouvoir aimer de nouveau
cet homme.
Les esprits célestes sont abîmés dans l'amour infini de
Dieu, et ils voient beaucoup mieux que nous ne pouvons le
comprendre quelle est la joie inexprimable pour l'amour
infini de Dieu, de pouvoir aimer de nouveau un homme qui,
par le péché mortel, avait repoussé l'amour de Dieu.
Que peut-il y avoir de plus agréable au Cœur de l'amour
infini de Dieu que de prier pour la conversion de ceux qui
sont en état de péché mortel !
Être enfant d'amour, c'est se sacrifier à l'amour de Dieu
pour la conversion des pécheurs.
Je me réjouis à ce seul mot : conversion des
pécheurs ! S'il nous fallait prier cent ans pour avoir
rendu un homme à l'amour de Dieu, nous aurions lieu de bien
nous en réjouir.
Dieu demande maintenant que vous soyez et que vous restiez
une véritable enfant d'amour, et que votre amour grandisse
sans cesse. Demandez à Dieu que toutes vos actions, depuis
le commencement de votre existence, soient des actions
d'amour pour Dieu, faites en union de la douloureuse
Passion de Jésus.
Ô Jésus ! mon Bien-Aimé, pourquoi Vous laisser
maltraiter si affreusement ? Est-ce pour nous donner
des preuves de Votre amour ? Ô Jésus ! déjà Vous
en avez donné suffisamment : jamais plus personne ne
dira que Vous n'avez pas donné assez de gages de Votre
amour. Ô Jésus ! accordez-moi la joie de pouvoir
empêcher qu'on Vous maltraite si fort.
Ô Saint-Sang ! ô Sang d'amour ! puissé-je Vous
imiter !
Le temps m'a fait défaut pour vous répondre plus tôt.
Par amour de Jésus je suis...
Loué soit J.-C.